Comme vous le savez que ce soit dans les maths ou dans l'informatique, l'an prochain on a des attentes en direction de la programmation. Dans les choix de langages apparaissent :
- rien pour les pauvrasses qui n'ont qu'un crayon et un papier, c'est un choix
- scratch pour tout le monde et vu la masse d'actualités qui apparait, on peut supposer que c'est le grand gagnant
- python pour les bonhommes.
La première chose qui apparaît quand on utilise scratch, c'est sa simplicité. J'avais lancé Linotte parce que c'était du français, je ne connaissais pas scratch, j'avais été incapable d'exécuter une ligne de code avec linotte, là, en trois coups on obtient quelque chose, pour exemple :
Avec ça, je fais avancer scratch, je le fais même sauter et quand j'appuie sur la barre d'espace, il se tape un sprint. Bon ça se voit pas à l'écran mais vous me croirez sur parole. Le principe est quand même franchement simple, pour le faire se déplacer sur la droite, je positionne quand la flêche droite est appuyée alors je fais avancer scratch de x=1, tout simplement. Pour donner l'illusion qu'il tape un sprint, je dis que quand j'appuie sur la touche espace scratch je vais répéter trente fois le déplacement de x=1 pour le faire avancer mais une alternance de costume. En effet un lutin c'est à dire concrètement un objet dans le plan, peut posséder plusieurs costumes. Scratch par défaut a deux positions, si on enchaîne ces deux positions on a la sensation de courir. Vous noterez que j'ai géré une boucle, ce qui fait que je suis en plein dans le programme. Ce qui est vraiment intéressant c'est l'aspect facile, ludique, coloré, on se prend rapidement au jeu. Et là vous remarquerez que père Borne a mis jeu en gras.
Le premier problème apparent que je vois, c'est que Scratch est orienté jeu et c'est certainement ce qui fait son succès auprès des jeunes. Et moi le problème, c'est que je fais surtout des mathématiques et que l'application ne paraît pour l'instant pas évidente, car dès qu'on fait des recherches sur scratch c'est le jeu qui ressort. Prenons par exemple cette année, Algobox, j'ai demandé aux élèves de faire un programme de résolution des équations produits. J'ai certainement mal regardé, ou pas, mais je ne sais pas, je n'ai pas l'impression qu'on puisse faire ceci avec Scratch ce qui limiterait l'outil à une vision trop ludique à mon goût.
Le second problème, est plus spirituel. La programmation c'est un peu comme le crépi, c'est la vie. J'ai souvenir d'avoir pissé des milliers de ligne de COBOL et même si effectivement COBOL ça fait pas rêver la jeunesse, quand tu codes tu te sens intellectuellement puissant, de la phase de création au deboggage, ton cerveau travaille à 600%, c'est finalement documenter le plus pénible. Seulement, coder pour coder, ça n'a pas de sens, tu codes pour faire quelque chose. Souvent on voit des gens qui veulent se lancer dans la programmation, le problème est toujours le même, on ne programme pas pour programmer, on programme dans le but de faire quelque chose pour faciliter, automatiser, sinon on se rend compte que la programmation n'a que peu d'intérêt.
Par le fait, je dois faire la distinction déjà à mon niveau de ma double casquette pour savoir où je veux emmener mes élèves.
- je suis prof d'informatique, de projets, je peux envisager effectivement de faire un jeu, c'est rigolo, en le combinant avec d'autres matières. Je peux faire fabriquer des lutins aux élèves, faire un labyrinthe, je peux faire un truc effectivement ludique, à ce compte là scratch est adapté si je trouve le projet qui va bien.
- je suis surtout prof de maths, et de faire un jeu vidéo est loin de balayer de façon pertinente le programme. Est ce que scratch va répondre à mon besoin mathématiques ?
Plus que dans le fonctionnement qui n'est pas bien compliqué, c'est dans la section mathématiques que je vais creuser. Je vais commencer à voir ce que propose notamment le manuel de cycle 4 chez Sesamaths. Parallèlement à cela commencer à me former sérieusement sur le langage / logiciel et enfin voir ce qu'ont fait les collègues comme actions pédagogiques, et vous recenser tout ça dans un beau billet.